jeudi 27 novembre 2008

Séraphine Louis

infos récoltées dans le blog "à sauts et à gambades" concernant le film de Martin Provost sur l'artiste Séraphine Louis

Séraphine retrace la vie de Séraphine Louis, dite Séraphine de Senlis (1864-1942), artiste peintre dont les toiles fleuries sont souvent rapprochées de l’art naïf.

C’est aussi la troisième réalisation de Martin Provost, qui sert ici un film tout en nuance, plein d’élégance et d’émotion. En effet, ce film s’attache à un personnage méconnu avec une attention et une délicatesse rares dans cinéma biographique français (je pense à l’effrayant La Môme, monstre cinématographique et biographique, ramassis de clichés et d’effets épuisants), mais il a aussi le mérite d’éviter bien des écueils du film sur l’art (exit la grande scène de l’artiste furieusement inspiré devant sa toile…). Il convient d’emblée de saluer la performance de Yolande Moreau, dont le physique épais, le parler fruste et surtout le talent, rendent le personnage de Séraphine très attachant et plein de grâce. Mais cela est dû aussi en grande partie à la subtilité du filmage et de la mise en scène, qui jamais ne cherchent à rien souligner. C’était pourtant l’un des risques majeurs : montrer avec emphase tout ce que peut receler de poétique un personnage simple, la grâce des brutes. Mais non, Martin Provost respecte l’intégrité de Séraphine, sa dévotion sans mesure ou bien ses rêves de gloire quand la reconnaissance l’atteint enfin. L’erreur aurait été de faire de Séraphine une Félicité ; mais le film n’est en rien Flaubertien, ni le récit ni la mise en scène n’ont cette austérité extrême d’Un cœur simple, et heureusement. Si le cœur de Séraphine est simple, le réalisateur entend en tirer la profondeur et l’énergie.

L’histoire de Séraphine, c’est celle d’une femme de ménage qui gagne difficilement sa vie, mais qui dépense le peu qu’elle gagne dans l’achat de pots de peinture. C’est son ange gardien qui lui a intimé l’ordre de peindre, et c’est toujours profondément inspirée par la Vierge qu’elle peint, à quatre pattes, dans le minuscule réduit qui lui sert de chambre. Pour préparer ses couleurs elle a “ses petits secrets” : du sang de porc dont elle prélève quelques centilitres chez un boucher, de la cire fondue des cierges, etc… Mais à aucun moment le film ne tombe dans le misérabilisme ; l’émotion est ailleurs, dans l’obstination fervente d’une femme assiégée par une vision qu’elle sait divine. Ce qui intéresse le réalisateur, c’est justement cette dévotion absolue de Séraphine à son art, qui peint sans rien attendre en retour. Citant Thèrése d’Avila, elle rappelle que l’on trouve Dieu dans ses casseroles. Peindre, c’est un acte de piété, de foi, un acte d’amour et de reconnaissance, peu importent les conditions misérables de vie et les humiliations quotidiennes ; et il fallait beaucoup de réserve et de discrétion pour rendre cette équation spirituelle à l’écran sans la rendre lourde ou démonstrative.

Le film se centre sur la rencontre de deux solitudes : celle de Séraphine, et celle du marchand d’art Wilhelm Uhde, (Ulrich Tukur) l’un des premiers acheteurs de Picasso, découvreur du douanier Rousseau. Uhde, qui à la veille de la Première Guerre mondiale s’est retiré à Senlis afin de trouver un peu de paix, et a Séraphine comme femme de ménage. Premier admirateur de ses toiles, dont il a connaissance par un heureux hasard, il va la pousser à perfectionner son art. C’est grâce à lui qu’elle approfondira sa vision artistique, que les quelques pommes ou fleurs qu’elles peignaient sur une planche de bois viendront remplir des toiles géantes de leurs motifs répétitifs et de leurs couleurs enflammées. - Moi aussi, il m’arrive d’avoir peur de mes toiles, confie-t-elle… - De retour en France après la guerre, il devient son mécène, et lui promet une exposition à Paris qui ne verra malheureusement jamais le jour à cause de la crise économique des années trente. Après quoi l’on voit Séraphine sombrer dans la folie avant d’être internée à Clermont. Elle mourra en 1942, à Villers sous Erquery.

La musique de Michael Galasso (auteur de la mémorable bande son d’In The Mood for Love, rien que ça !) sert merveilleusement le film. Les cordes ne trament aucune mélodie, mais vibrent plus ou moins fort, passent en un instant de l’harmonie à la dissonnance ; tout cela forme un écho pénétrant au destin de Séraphine, qui assume son intensité et son étrangeté.

A l’occasion de la sortie du film, le Musée Maillol organise une rétrospective sur Séraphine de Senlis depuis le 1er octobre jusqu’au 5 janvier 2009. Télécharger la brochure.


mardi 25 novembre 2008

femme, mère, peintre...

Est il encore si difficile, au XXI siècle de créer en tant que femme et ...mère?

Peindre n'est il alors qu'un loisir? pour faire plaisir à ceux qui nous le demande on dira oui, pour les autres on expliquera que c'est une passion qui se niche au fond du ventre et que l'on fait vivre...une fois les courses finies, le ménage terminé, les enfants couchés....Les week ends de rare liberté...

Et puis vient le temps des possibilités: expositions, présentation, partage...

Et la question , la première question "alors tu as vendu?..."...Mais jamais "ils ont aimé?...", "... combien sont venus voir...?, "Comment t'est venue cette idée..." etc etc...

Femme peintre? Femme créatrice? Femme imaginative?

Mère poule? Mère responsable? Mère pressée...

Femme, mère qui peint?

Mère femme qui peint?

Mère qui peint?

Qui peint?

Peint....

oui...


Que c'est difficile de créer, d'aimer, d'élever....

Que c'est cruel d'être encore dominé par le masculin...

Un peintre? Une peintre?

Un artiste? Une artiste?

Et que c'est doux de mettre les mains dans les couleurs, dans l'encre, dans l'huile, dans les pigments.... De se demander ce qui va arriver lorsque le pinceau se met à danser sur la toile...Sans réellement savoir ce qui va se passer, quelle surprise va surgir du grattement du couteau sur la matière déjà en place...

Homme ou femme la surprise est toujours là, cruelle, désespérante parfois, sublime aussi ....


que c'est difficile d'être femme, peintre , mère...

lundi 24 novembre 2008

nouveau projet artistique...

un travail probable sur les femmes et leurs conditions de vie...

Loin ou proche de chez nous, des femmes pour exister, vivre, doivent se battre ou lutter contre le machisme et la médiocrité, contre le sentiment de supériorité de certains hommes...Pas besoin d'aller très loin.... 100 km, 200 m..

Travail pictural en cours...